Salut à tous, depuis samedi, on a un emploi du temps chargé.

Voila les dernières nouvelles du front. Pas de quoi frimer.

 
 Mardi 29 février ; Compte rendu de l’expédition à Nantes de votre
                       " délégation "

      

D’abord, MERCI aux 8000 signataires, avec mention spéciale pour Etel
qui a collecté 2800 signatures.

(Nous continuons le combat, sommes ouverts a toute proposition
respectant l’esprit de la coordination. Apolitique, indépendante, axée
sur les problèmes concrets et les actions à court terme, et sur " l’éveil
civique ". D’autres associations font un boulot considérable sur les
problèmes de fond, on peut appuyer la coordination et militer en même
temps dans ces associations.)

Arrivés à 11 heures, nous avons contacté la préfecture pour confirmer
la demande de rendez vous avec M Gayssot. Accueil téléphonique
agréable, mais sans suite. Notre demande n’a pas été transmise... !

Nous repérons dans la manif un officiel avec un talkie, et lui faisons
part de notre demande. Il nous branche sur les RG, qui finiront par
s’occuper de nous, après la coordination des collectifs (une tartine à
raconter sur eux)

L’ambiance est animée. Peu de monde, mais un groupe de percus sur
fûts d’huile redoutable, des plates d’ostréiculteurs en feu, des Klaxons
assourdissants, fumigènes et feux de détresse. Service d’ordre (CRS) en
tenues de combat complète.

Pas de défilé. Tout le monde est réunit devant la préfecture

Milieu d’après midi, la confédération paysannes nous rejoint avec les
panneaux d’une station Total démontée à l’entrée de Nantes . Ca jette,
l’ambiance monte d’un cran.

C’est là que les collectifs sont reçus. 10 minutes de bla-bla entre eux
pour choisir les 14 délégués. On a pas compris leur choix.
Représentation des professions maritimes discutable, orientation
politique pas toujours en rapport direct avec le problème.

Leur rapport sur la réunion ne calmera pas les manifestants, au
contraire.

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On obtient rendez vous à ce moment, fixé à 17h avec le ministre des
transports( Gayssot) " si possible ".

Nous avons refusé de nous joindre à la délégation des collectifs marée
noire, malgré l’invitation de la préfecture. Il semblait impossible
d’obtenir des réponses parmi eux, et nous ne souhaitions pas rencontrer
monsieur Jospin, mais monsieur Gayssot.

Nous profitons de l’occasion pour nous adjoindre trois représentants de
la fédération d’associations d’acteurs économiques qui se crée
actuellement entre Groix , Etel, Quiberon et BelleIle, et madame
Carriou, représentante de " Femmes entre Terre Et Mer ", association
de femmes de marins.

Nous attendrons 35 minutes dans la salle d’audience, mais l’apparente
franchise du directeur de cabinet fera oublier l’attente. Nous aurons
l’occasion de le couper et recentrer ou préciser les réponses à plusieurs
reprises. Les 6 questions de la coordination seront posées ensemble,
monsieur Ricono y répondant ensuite.

Nous commençons par lui présenter la pétition et les questions que nous
avions préparé.

Il reconnaît d’emblée la très mauvaise communication, et les
contradictions des pouvoirs publics sur la catastrophe. Il l’excuse par
les difficultés de coordination entre les différents ministères concernés,
et les erreurs d’appréciation technique sur les suites du naufrage.

Il promet une amélioration grâce à la centralisation de la gestion du
problème par son ministère, et l’édition d’un " Flash Info " quotidien
sur le site internet de ministère.

Aux questions posées, Monsieur Ricono répond :

1)Vos services peuvent ils évaluer précisément ce qui reste dans les
épaves ?

 

l’estimation est vague, on suppose entre 10 et 15000 tonnes. Elle a été
réalisée d’après l’étude du plan de charge du navire et les images des
robots plongeurs.

2)le pompage est il techniquement possible ?

 

il reste une incertitude. Cela n’a jamais été fait à cette profondeur, les
épaves sont dans des positions qui rendent les choses difficiles.

3)avez vous vraiment l’intention de pomper Erika ?

 

oui, mais on ne sait pas si cela sera possible à 100%. Le pompage
devrait être lancé simultanément dans les trois épaves, pour réduire le
délai de l’opération.

4)pourquoi pas de plongeurs scaphandrier pour l’inspection et le
prélèvement d’échantillons ?

 

Parce que c’est dangereux, et que l’état veut garantir une sécurité
entière au intervenants sur ce site.

L’opération est envisagée pour " bientôt ", ou " plus tard "

5)pourquoi les zones des épaves sont elles interdites à la navigation ?

 

Pas de réponse, information non connue de monsieur Ricono. Il nous
propose de le contacter ultérieurement pour obtenir une réponse.

6)pourquoi les appels d’offre n’ont pas été lancés dés le début de la
pollution ?

 

Il a fallu étudier le problème en consultant la bibliographie existant sur
le sujet. Les entreprises compétentes se sont d’elle même proposées
dans des délais très courts, mais il à fallu étudier les différents
procédés proposés, et établir un cahier des charges répondant au choix
des pouvoirs publics quand à sa mise en œuvre.

L’étude des différentes solutions a été la plus complète possible

Cela a pris deux mois.

On se rassure en entendant que la décision sera prise non pas au mieux
disant, mais en fonction du ration efficacité /rapidité. L’état semble ne
pas prendre l’aspect financier en priorité.

Voilà pour les questions de la Coordination Citoyenne

Monsieur Yann Quéré, de Belle Ile, présente son projet de proposer à
tous les clubs de plongée du littoral de répertorier et signaler toutes les
nappes dérivant entre deux eaux ou posées sur les fonds. Pas de réponse
à sa question concernant la capacité des Pouvoirs publics à suivre des
nappes.

Madame Cariou présente à monsieur Ricono les problèmes rencontrés
par les artisans pêcheurs, signale que son association n’a reçu aucune
réponse en un mois à des demandes répétées de rendez vous avec les
pouvoirs publics, et déplore la dispersion de la gestion du dossier
pêche entre plusieurs ministères. Monsieur Ricono prends note et assure
de son soutien en ce qui concerne les rendez vous.

Des informations hors cadre des questions posées ont été notées.

    les nappes arrivent sur les cotes ; par le jeu des courants et
    marées, par une fuite sur une des épaves dont les pouvoirs publics
    ne connaissent pas l’importance, par des dégazages soupçonnés

    le ministère est ouvert à toute suggestion privée concernant tous les
    aspects de traitement de la pollution. Ces suggestions seraient
    étudiées et éventuellement retenues.

    alors que des nouvelles contradictoires étaient entendues aux infos
    du soir, le ministère affirme que le contenu de l’Erika est bien du
    Fuel n°2

    le respect d’une conduite hyper-sécuritaire (pour éviter les
    accidents humains) a été évoqué avec insistance à propos du
    traitement de l’épave.

CONCLUSION

Nous sommes repartis avec le sentiment qu’il est anormal que les
pouvoirs publics soient aussi démunis dans un tel cas de figure, après 7
marées noires et une structure Polar âgée de 20

ans.

Nous pouvons désormais être surs que le pompage ne sera pas terminé
pour l’été, et qu’il faut agir dans d’autres directions.

Nous ne pouvons compter que sur nous même pour sauver la saison, en
développant toutes les alternatives aux activités de plage

Monsieur Ricono semble avoir été sensible à la démarche de la
Coordination, et nous a incité à reprendre contact à toutes fins utiles.

Nous avons prouvé en quelques jours et sans moyens qu’une poignée de
citoyens peut devenir interlocuteur des pouvoirs publics (en période de
crise )

 

A de Roquefeuil

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