Est-ce que l’ ERIKA était un bateau défectueux dès son origine ?

 

L’industrie de transport maritime savait que l’accident de l’ Erika pouvait arriver d’un jour à l’autre. Par contre, il est difficile de savoir si l’une ou l’autre personne en position de pouvoir faire quelque chose était au courant. L’ information dans le monde du transport maritime est certes disponible, mais pas centralisée.

L’Erika fait partie d’une famille de 8 bateaux construits au Kasado Dockyard entre 1974 et 1976 au Japon. Construits à l’économie, ils sont d’un poids de 10-15% inférieur à celui de bateaux similaires. Trois de ces bateaux ont eu des incidents structurels majeurs qui en d'autres circonstances auraient pu aboutir au même type de catastrophe que celle de l’ ERIKA. Néanmoins tous ces bateaux sont encore en activité (sauf le SEACROSS mis à la ferraille par son propriétaire THENAMARIS en mars de l’ an dernier).

Cinq de ces bateaux ont changé de propriétaires entre cinq et huit fois au cours de leur existence. A la fin des années 80, deux de ces bateaux sont vendus par Marc Rich à un groupe d’investisseurs qui les louent comme charter. L’un d’eux, alors appelle le GREEN KING a le pont qui s’ affaisse en avril 1990 alors qu’ il est en route de San Vincente à Valparaiso. Il atteint Valparaiso à petite vitesse où des réparations temporaires lui permettent de regagner son chantier naval. Il s’appelle maintenant MUTANK VISION et appartient au Groupe TUNG.

En décembre 1991, le pont de l’un des autres bateaux de la famille, alors appelé NEW VENTURE, en route de Montréal à Rotterdam, se fracture dans le mauvais temps. Il parvient à atteindre le Royaume Uni à River Fal. Devant le coût des réparations exigé par l’organisme de certification ABS, son propriétaire y renoncera. Racheté au prix de la ferraille par DRYTANK/CARDIFF MARINE OPERATION de George Economou et réparé au port du Pirée, il est en activité sous le nom PATRIOT pour l’ armateur IONA MANAGEMENT. Il est à noter que c’est ce même Economou qui a vendu l’ ERIKA à son propriétaire actuel EUROMAR (Savarese). Par coïncidence, la semaine du naufrage de l’ERIKA nous étions informés de la vente par Economou d’un autre des bateaux de la famille, le PRIMERA, à des intérêts turcs.

Un troisième bateau que nous n’ avons pas pu identifier, (il semble qu’aucun de ces incidents n’ait été déclaré), ayant rencontré le même type de problème que le NEW VENTURE au cours d’une traversée transatlantique, a pu faire marche arrière à temps.

Les autres bateaux sont le SIENA (armateur DYNACOM), YASMEEN (BAKRI NAVIGATION) et MARINER A (ANCORA INVESTMENTS / Giannakos).

L’an dernier, cinq de ces bateaux étaient sous pavillon Maltais, deux sous pavillon Libérien et le dernier sous pavillon Panaméen. Ils sont répartis entre les différents organismes de certification. Nul doute qu’au cours des années, les propriétaires de ces bateaux ont dépensé des millions de dollars en réparations/renforcement et que ces bateaux n’ont plus les faiblesses structurelles majeures du passé.

Les questions que posent WWW.CONCONNECT.COM (site qui nous donne accès à ce scoop sur la base d’informations normalement uniquement accessibles par abonnement à SEATREND WEB de WWW.SEATRADE-GLOBAL.COM):

Qui avait connaissance de l’ histoire de cette famille de bateaux ?

Est-ce que ceux qui savaient ont essayé de faire quelque chose - tel que la distribution de mise en garde pour produits défectueux ? Et s’ ils ne l’ont pas fait, pourquoi ?

 

Lire le document original

Retour