De la véritable cargaison ERIKA / TotalFina-Elf 

(MANIFESTE A DISSÉMINER SANS RETENUE SUR L'INTERNET)


Paris, le 5 Mars 2000 11h00

DE LA VRAIE NATURE DE LA CARGAISON DE
L'ERIKA

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DERNIERE MINUTE !!!

Une nouvelle analyse GC/MS (1) effectuée par plusieurs autres
laboratoires indépendants sur un échantillon de la cargaison du pétrolier ERIKA 

***** prélevé en mer à la verticale de l'épave PAR HELICOPTERE ***** 
***** et sous contrôle d'huissier *****

confirme les résultats annoncés par ANALYTIKA fin Janvier 2000 quant à
la vraie nature de la cargaison, et repris ci-dessous.




L'expertise Py-GC/MS (1) d'un échantillon du rejet pétrolier de l'ERIKA (prélevé le 4/1/2000 sur les côtes de l'ile de Groix par un ami se plaignant de démangeaisons à
la suite d'un contact cutané  avec le rejet) a été conduite à notre initiative, car il nous paraissait
tout à fait inadmissible que près  de quatre (4) semaines se soient écoulées avant que les premières informations scientifiques commencent à apparaître dans le public, en particulier quant au caractère CANCERIGENE et TOXIQUE -pourtant notoire- de ces rejets.
Nous souhaitions ainsi déterminer la toxicité, la nature exacte et la composition chimique détaillée de ces rejets.

Toxicité potentielle des rejets de l'ERIKA.
================================== 

Le rejet analysé est un mélange
complexe de composés organiques, dans lequel sont présents entre autres
: - nombre de substances toxiques (cancérigènes avérées ou suspectées)
par contact cutané (HAP Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) à une
teneur globale comprise entre 450 et 600 ppm (parties par million, hors
masse d'eau de l'émulsion) soit 0.045 à 0.06%. - du naphthalene (toxique
par inhalation) à une teneur comprise entre 60 et 90 ppm. - du benzene
(cancérigène avéré) à l'état de traces parfaitement mesurables.

Si 15.000 tonnes du chargement de l'ERIKA ont été rejetées à ce jour au
rivage, 7 à 9 tonnes de produits plus ou moins hautement cancérigènes et
nuisibles pour l'environnement aquatique ont été déversés sur le
littoral atlantique français (et il y a tout lieu de craindre que les
rejets qui restent accrochés au fond s'en décrochent à l'occasion de
chaque grande marée ou tempête prochaine, pendant plusieurs années...)
Il s'agit donc bien, à l'évidence, d'une atteinte majeure et durable à
l'équilibre environnemental de ces régions, contrairement à ce que
laissent entendre les propos rassurants tenus par l'Administration, sans
fondement scientifique, et en contradiction flagrante avec le "principe
de précaution". Le pollueur -pourtant identifié- TOTALFINA conserve et
entretient le silence le plus complet sur la toxicité inhérente aux
fractions pétrolières lourdes, qu'il consent -pire- à voir "ramassées"
comme des coquillages par des bénévoles (à bon compte !) alors que ces
déchets sont classées sur la "Liste Rouge de Déchets" de l'Annexe IV du
règlement N° 259/93 du 1/2/1993 RA020 = Résidus goudronneux de
raffinage, de distillation ou de toute opération de pyrolyse) au lieu de
dépécher sur les lieux de la catastrophe ses propres équipes de
décontamination spécialisées.

Informations toxicologiques. ---------------------- (Source :
Toxicologie Industrielle et Intoxications Professionnelles, R. LAUWERYS,
3° Edition, Masson Editeur) La toxicologie est la science qui traite des
poisons. Encore s'agit-il d'une définition relative, car toute substance
en quantité suffisante peut produire des effets nocifs (par exemple :
l'oxygène, le sel de cuisine, l'eau). On entend par "toxicité" la
capacité inhérente à une substance de produire un effet délétère sur
l'organisme, et il ne faut pas confondre ce terme avec le mot "risque",
qui indique la probabilité avec laquelle un effet toxique surviendra
suivant les conditions d'emploi ou d'exposition à une substance
déterminée. Une substance présentant un risque pour la santé n'est pas
nécessairement une substance intrinsèquement très toxique et
inversement. Il importe donc de considérer non seulement la toxicité
intrinsèque d'une substance (sa capacité d'altérer la santé) mais
également ses conditions d'utilisation (la probabilité d'entrer en
contact avec des concentrations toxiques) quand on définit des mesures
de sécurité et des précautions de manipulation.

Les informations de toxicité et "phrases de risque" ci-après sont
présentées dans le but d'attirer l'attention du lecteur sur le danger
que présentent un grand nombre de produits présents dans le rejet ERIKA.
ATTENTION : Un diagnostic du risque encouru à la manipulation du rejet
ERIKA sort du cadre des compétences d'ANALYTIKA. Les phrases de risque
et de sécurité propres à cette catégorie de résidus pétroliers (N° Index
649-051-00-6 et 649-053-00-7, Substances cancérogènes Catégorie 1 -
substances que l'on sait être cancérogènes pour l'homme - ne devant pas
être mises sur le marché à la disposition du grand public, selon
Directive Européenne dans le cadre "L'Europe contre le Cancer" cf JOCE
19/12/96 N° C 383/1) sont pourtant claires :
R45 Peut provoquer le cancer
R52 Nocif pour les organismes aquatiques
R53 Peut entrainer des effets néfastes à long terme pour
l'environnement aquatique
S45 En cas d'accident ou de malaise, consulter immédiatement
un médecin (si possible 
lui montrer l'étiquette)
S53 Eviter l'exposition, se procurer des instructions
spéciales avant l'utilisation.
S61 Eviter le rejet dans l'environnement. 
Consulter les instructions spéciales et la fiche de
données de sécurité.

Tout mélange chimique contenant une proportion supérieure ou égale à
0.1% de composant cancérigène devant être manipulé seulement par un
personnel convenablement entrainé, en conformité avec la réglementation,
il est vraiment inacceptable que le responsable de ce véritable acte de
guerre chimique ose se décharger sur des volontaires (bénévoles pour la
plupart, sans formation préalable convenable, ni équipement de
protection adéquat) de la tâche de décontamination de TOTALFINA. Nous
conseillons donc instamment à toute personne ayant participé à une (des)
intervention(s) de dépollution des rejets de l'ERIKA, de faire
documenter son séjour auprès des collectivités locales ou associations
concernées, de manière à disposer éventuellement de documents officiels
permettant d'attester les dates et la durée d'exposition aux produits
cancérigènes et toxiques répandus sur le littoral par TOTALFINA.
Contactez www.labo-analytika.com pour connaitre la marche à suivre et
www.belle-ile-en-mer.org pour le regroupement de ces informations, dont
le webmaster se chargera dès que possible d'adresser copie à TOTALFINA
par la voie officielle.

L'analyse du rejet ERIKA révèle la présence de naphthalène à une teneur
comprise entre 60 et 90 ppm.

Nom chimique Phrase de risque (Source : Merck Index 13th Edition)

naphthalene Toxicité animale : LD50(10) = 3.8 mL/Kg orally in young
adult rats. [Cette substance peut raisonnablement être supposée
cancérigène] Toxicité humaine aigüe : (from ingestion or inhalation) :
irritation of muquous membranes, restlessness,convulsions, excitement,
depression. Death may follow respiratory failure. [(par ingestion ou
inhalation) irritation des membranes des muqueuses, agitation,
convulsions, excitation, dépression. La mort peut survenir par
défaillance respiratoire. Toxicité humaine chronique : Bone marrox
depression and aplasia. Harmful amounts may be absorbed through skin.
[Dépression de la moëlle osseuse et aplasie. Des quantités absorbées
seulement par la peau peuvent se révéler nocives.]

La plupart des seize (16) Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques HAP
figurant sur la liste US-EPA (Environmental Protection Agency - USA)et
dans la liste européenne sont présents dans le rejet ERIKA, qui contient
aussi d'autres HAP non listés et cancérigènes ("phrases de risque"
ci-dessous:

Nom chimique Phrase de risque (Source : Merck Index
13th Edition)

acenaphthene Note : This substance may reasonably be
anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
acenaphtylene Note : This substance may reasonably be
anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
anthracene Aucune information disponible
benzo[a]anthracene Note : This substance may reasonably
be anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
Substance classée carcinogène Catégorie 2
benzo[a]pyrene Note : This substance may reasonably be
anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
Produit classé toxique pour la reproduction
Catégorie2, mutagène Catégorie 2, 
et carcinogène Catégorie 2.
Considéré comme le plus dangereux de la catégorie
des HAP.
En Europe, une substance doit légalement être considérée cancérigène par
suite de la présence de benzo[a]pyrene 
si sa teneur en benzo[a]pyrene est supérieure à 50 ppm. 
Selon l'IFP même, c'est le cas de la cargaison
déclarée de l'ERIKA.
benzo[b]fluoranthene Note : This substance may reasonably
be anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
benzo[g,h,i]perylene Note : This substance may reasonably
be anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
benzo[k]fluoranthene Note : This substance may reasonably
be anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
chrysene Note : This substance may reasonably
be anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
Produit suspecté cancérogène.
dibenzo[a,h]anthracene Note : This substance may reasonably
be anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
Produit classé Carcinogène Catégorie 2. Eviter
tout contact avec la peau et l'inhalation 
du produit. 
Substance dont le potentiel cancérigène est
utilisé lors d'expérimentations dans la 
recherche sur le cancer.
fluoranthene Note : This substance may reasonably
be anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
fluorene Note : This substance may reasonably
be anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
indeno[1,2,3-cd]pyrene Note : This substance may reasonably
be anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
phenanthrene Note : This substance may reasonably be
anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]
Toxicité animale : LD50 (10)= 700 mg/Kg orally in
mice. 
Can cause photosensitivation of skin [peut
provoquer la photosensibilisation de le peau]
pyrene Note : This substance may reasonably be
anticipated to be a carcinogen. 
[Cette substance peut raisonnablement être
supposée cancérigène]

ATTENTION : Pour de nombreux autres représentants de la famille des HAP
hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP substitués) et de celle des
thiopolycycliques, -présents à de relativement fortes teneurs et
formellement identifiés par notre investigation, il n'existe à notre
connaissance aucune donnée toxicologique disponible en Europe, mais leur
caractère cancérigène est formellement reconnu par l'Agence Américaine
de Protection de l'Environnement US-EPA).

L'analyse du rejet ERIKA révèle enfin la présence de traces de benzène
(moins de 10 ppm).

Nom chimique Phrase de risque (Source : Merck Index 13th
Edition)

benzene CAUTION : This substance has been listed as a
known carcinogen. 
[ATTENTION : Cette substance a été reconnue
cancérigène avéré.]
ATTENTION : l'agent est cancérogène Catégorie 1
pour l'homme. 
Toxique pour les organes formateurs du sang.
En Europe, une substance doit légalement être considérée cancérigène par
suite de la présence de benzene si sa 
teneur en benzene est supérieure à 1.000 ppm. Ce n'est le cas du rejet
ERIKA, mais compte-tenu de la forte 
volatilité de ce produit, et des quantités importantes de déchets
pouvant se concentrer en un même lieu de 
décontamination, un sérieux risque d'inhalation subsiste pour tout
personnel présent sur ces lieux sans appareil 
respiratoire adéquat.

Au vu des informations ci-dessus, il est invraisemblable que des
dispositions adéquates d'information du 
public et des autorités n'aient pas été prises d'urgence par TOTALFINA
pour mettre en garde les uns et les 
autres quant au caractère cancérigène avéré de ces déchets pétroliers.

Composition chimique détaillée du rejet ERIKA.
======================================
La composition détaillée du rejet ERIKA a donc été étudiée en détail,
par comparaison avec celle d'un fuel lourd N°2 véritable (cargaison
officiellement déclarée de l'ERIKA, par TOTALFINA). Cet échantillon de
fuel lourd N°2 provient de TOTALFINA Raffinerie de Provence). Les
mesures croisées auxquelles nous avons pu procéder avec le Laboratoire
de Cryptogamie du Museum National d'Histoire Naturelle confirment la
nature de notre échantillon de référence, ainsi que la provenance ERIKA
de notre rejet, prélevé sur l'Ile de Groix, qui avait été mise en cause
quelques heures. Les résultats dont nous disposons démontrent que le
rejet analysé présente une composition très différente de celle d'un
fuel N°2 véritable. Le rejet ERIKA est en fait le résultat d'une
opération de raffinage plus poussé conduite sur du fuel N°2 (résidu de
distillation sous vide d'un résidu de distillation atmosphérique par
exemple). La démonstration ainsi apportée d'un traitement
supplémentaire, explique la disparition des dernières fractions
valorisables, présentes dans le fuel lourd N°2 véritables et quasiment
absentes du rejet ERIKA (voir Table ci-dessous).

Masse Rejet Fuel N°2 TOTAL-FINA 
Rejet ERIKA (11)
observée ERIKA (Raffinerie de Provence) 
par rapport à Fuel N°2

57 (alcanes) 8538 52388 (8
à 12 x plus faible)
67 (cyclopentènes) 117 2230 (27
à 38 x plus faible)
78 (benzène) 142 1598 (16
à 22 x plus faible)
84 (1-hexène) 2186 7623 (5
à 7 x plus faible)
91 (toluène) 32 684 (30
à 42 x plus faible)
98 (1-heptène) 1080 4476 
(5.7 à 8 x plus faible)
120 (benzèniques di-substitués) 305 1199 (5.7
à 8 x plus faible)
126 (1-nonène) 48 232 (6.9 à
9.6 x plus faible)
140 (1-undécène) 11 73 (9.4
à 13.2 x plus faible)
154 (undécène) 679 1535 (3.3
à 4.6 x plus faible)
156 (undécane) 17 103 (8.6 à
12 x plus faible)
170 (dodécane) 28 114 (5.7 à
8 x plus faible)
184 (tridécane) 29 121 (6 à
8.4 fois plus faible)
198 (tétradécane) 24 81 (4.9
à 6.8 x plus faible)
212 (pentadécane) 22 81 (5.3
à 7.4 x plus faible)
226 (hexadécane) 17 79 (6.6
à 9.3 x plus faible)
240 (heptadecane) 9 60 (9.6
à 13.4 x plus faible)

En d'autres termes, puisqu'il a été démontré que la composition du rejet
analysé est effectivement représentative de la cargaison embarquée,
l'ERIKA transportait des Déchet Industriel Spéciaux (DIS) et non un
carburant de basse qualité type fuel lourd N°2. En effet, les
importantes différences de composition révélées par notre expertise ne
peuvent résulter d'une hypothétique évaporation pendant le séjour en
mer ou sur le rivage (d'après le CEDRE (3) "l'évaporation du fuel N°2 de
l'ERIKA n'est pas un processus important"), ni d'une miraculeuse
dissolution dans l'eau de mer ou d'une non-moins étonnante
biodégradation, surtout dans les conditions de température rêgnant sur
les lieux depuis le naufrage de l'ERIKA. Quelle est donc la véritable
cargaison de l'ERIKA ? En plus des considérable différences de
composition relative illustrées ci-dessus, deux (2) différences tout à
fait notables -portant cette fois sur les propriétés physiques- existent
aussi entre le rejet ERIKA et un fuel lourd N°2 véritable, qui nous
étaient apparues dès le début des opérations d'expertise dont nous avons
pris l'initiative. Le fuel lourd N°2 véritable est en effet nettement
plus visqueux que le rejet ERIKA et présente une beaucoup plus forte
tendance à adhérer aux surfaces métalliques avec lesquelles il entre en
contact, possédant une surprenante faculté de glisser sur ces mêmes
surfaces. A ces observations, s'est ajouté une remarque (qui nous a été
rapportée par un journaliste de télévision) émanant des spécialistes de
la COMEX en charge des préparatifs des opérations d'intervention
sous-marine en vue du pompage des 14.000 tonnes de cargaison encore
contenues dans les flancs de l'épave, (familiers du comportement d'un
fuel lourd N°2 véritable dans ces conditions, puisqu'ils étaient
intervenus en 1980 sur le cargo TANIO, coulé en Manche au nord de l'ile
de Batz avec sa cargaison de fuel lourd N°2 véritable) ne parviennent
toujours pas à s'expliquer pourquoi la cargaison TOTALFINA s'échappe si
facilement des soutes de l'ERIKA.

Nous détenons depuis peu l'évidence scientifique expliquant cette
différence de propriétés physiques, qui devrait nous permettre de
terminer bientôt la mise au point d'un protocole analytique rapide
permettant de "certifier" la provenance ERIKA / TOTALFINA des rejets
pétroliers atteignant actuellement nos côtes. Les propos de Michel
FONTAINE, responsable de la filière déchets (oh, oh !!) de TOTALFINA
rapportés par Le Figaro du 31 Janvier 2000 : "Notre fioul N°2 est un
mélange de fonds de distillation auquel nous rajoutons des additifs pour
un problème de viscosité" nous laissent penser que la clef de cette
"énigme" ne sera retrouvée que si un échantillon, prélevé directement
sur l'épave et sous strict contrôle est analysé par un groupe de
laboratoires européens privés et indépendants. Nous EXIGEONS que les
autorités "compétentes" interrogent TOTALFINA quant à la nature, à la
concentration, et à la biodégradabilité de ces additifs (tensio-actifs?
molécules chlorées?).

Aspect réglementaire de la question de l'exportation intra-communautaire
des déchets. (Source : LAMY Environnement - Les Déchets) Le réglement
communautaire N° 259/93 du 1/2/1993 (JOCE 6/2/1993 N° L30 P.1), qui vise
toutes les catégories de déchets, opère une distinction selon la
finalité du transfert, distinguant les exportations en vue de
VALORISATION d'une part, et les exportations en vue d'ELIMINATION
(élimination définitive au sens de l'OCDE) d'autre part. Cette
différenciation s'explique très bien par le fait que les opérations
d'élimination sont destinées à des déchets non recyclables ou ultimes,
et introduit la notion de "principe de proximité". Dans ce cas, la seule
concurrence existant entre les éliminateurs ne peut justifier le risque
de pollution engendré sur les territoires d'élimination et de transit,
et JUSTIFIE QUE LES ETATS ASSUMENT AU MIEUX L'ELIMINATION DES DECHETS
PRODUITS, SUR LEUR PROPRE TERRITOIRE. Pour les déchets recyclables, par
définition moins susceptibles d'engendrer de la pollution, le règlement
se contente d'encadrer cette étape de valorisation à l'étranger, pour
permettre le libre jeu de la concurrence entre les entreprises de
valorisation ainsi que la libre circulation, qui seront source d'échange
commerciaux, étant entendu que les Etats destinataires de ces déchets
ont néanmoins la faculté d'émettre des objections quant à ces
transferts. Il n'existe qu'une exception au "principe de proximité" ,
qui s'applique aux déchets dangereux "produits en faible quantité" pour
lesquels la mise en place de nouvelles installations ne serait pas
rentable (le concept BATNEEC Best Available Technology Not Exposing to
Excessive Costs = meilleure technologie disponible n'entrainant pas de
coûts excessifs) à un moment spécifique dans le temps, par la prise en
compte de certaines limites, notamment financières ou économiques.
Cependant, l'aspect purement technologique n'est pas explicitement
mentionné pour justifier cette exception. Par conséquent, il est permis
de procéder à certains transferts de déchets en vue de leur élimination
à l'intérieur des états de la Communauté européenne; mais les parties
sont incitées à appliquer le "principe de proximité" à l'intérieur de
leurs frontières dans la mesure du possible.

Ce que nous avons découvert de la composition et de la nature du rejet
ERIKA, démontre que TOTAL-FINA est parvenu, à trois (3) reprises déjà
(le cargo ERIKA avait déjà effectué trois rotations), à déjouer la
vigilance des Inspecteurs des Installations Classées pour la Protection
de l'Environnement ICPE lors d'exportations illégales
intra-communautaires de déchets ultimes du raffinage pétrolier, au
mépris du "principe de proximité".

(1) Méthode analytique : Pyrolyse à Point de Curie - Séparation par chromatographie gaz GC / Identification par spectrométrie de masse MS.
(2) Selon le CEDRE (3), les rejets seraient constitués d'une émulsion pouvant contenir de 30 à 50% d'eau.
(3) CEDRE : CEntre de Documentation, Recherche Expérimentation sur
la pollution accidentelle des eaux 
(4) IFP : Institut Francais du Pétrole.
(5) IFREMER : Institut Français de REcherches pour l'exploitation de
la MER 
(6) AFSSA : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments 
(7) Cancérigène ou Carcinogène ou Cancérogène : qui provoque le
cancer.
(8) Mutagène : qui provoque des mutations génétiques.
(9) Toxique pour la reproduction : qui réduit le nombre de
spermatozoïdes disponibles chez le mâle.
(10) LD50 = dose léthale (mortelle) pour 50% de la population d'animaux de laboratoire soumis à l'expérimentation.
(11) Les deux valeurs limite (supérieure et inférieure) présentées
dans cette colonne correspondent  respectivement aux deux valeurs limites (inférieure
et supérieure) mentionnées par le CEDRE (2) (3) pour la teneur en eau de l'émulsion formée entre eau et résidu pétrolier.

***********************************************************************************
Télécopie adressée à 17 heures 46, le 3 Février 2000
===========================================

COMMISSARIAT EUROPEEN
Attn: Mme. WALSTRÖM Margot (Commissaire à l'Environnement)
200 Rue de la Loi
BU-5 4ème Etage Bureau 10
B 1049 BRUXELLES (Belgique)

Cuers, le 03/02/2000

Objet: Catastrophe ERIKA / TOTALFINA.

Madame,
nous disposons de toutes les évidences scientifiques de nature à
permettre de démontrer que la catastrophe écologique suite du naufrage
du cargo ERIKA dans la nuit du 12 au 13 Décembre 1999 et à la
contamination de 500 Km de côtes francaises par la cargaison TOTALFINA
-qui s'avère toxique et cancérigène- résulte non pas des aléas inhérents
à une opération légale de transport de produits pétroliers valorisables
de type Fuel lourd N°2, évoluant dans le cadre du principe de "libre
circulation des marchandises", mais bien au contraire d'un traffic
illégal de déchets industriels spéciaux en contrevenance avec le
"principe de proximité" régissant cette catégorie de déchets ultimes.
Nous disposons aussi de toutes les évidences scientifiques permettant
d'affirmer que le fait de confier la tâche de la décontamination cotière
nécessaire à des bénévoles dans les conditions d'information / formation
préalables et d'équipements de protection -tout à fait insuffisantes-
qui ont pu être constatées par de nombreux témoins sur le terrain,
laisse place à un risque pour la santé des personnes. Les enjeux
économiques nationaux et juridiques internationaux -énormes- que notre
révélation comporte expliquent sans doute le fait que nous n'avons pas
encore pu faire entendre notre voix par les autorités francaises
responsables des questions que nous soulevons. Le désastre écologique
qui touche les côtes bretonnes constitue une souillure profonde et
durable faite au patrimoine naturel européen, à laquelle nous espérons
que vous ne demeurerez pas insensible. Nous sollicitons donc que nos
résultats soient audités LE PLUS RAPIDEMENT POSSIBLE par une commission
d'experts européens -que vous pourriez désigner- en chimie organique
analytique, spécialistes de la technique GC/MS que nous avons mis en
oeuvre pour arriver à nos conclusions.

Dans l'attente de votre réponse, sincères salutations

************************************************************************************
Jacques CHIRAC, Président de la République Francaise, Le Croisic Vendredi
21 Janvier 2000 "Il faut que la perspective d'une marée noire soit aussi
catastrophique pour l'affréteur et l'armateur que pour leurs victimes."
"Il n'est plus acceptable que la collectivité subisse de plein fouet des
dommages causés par une course effrénée au profit..." Mais, le coeur a
ses raisons que la raison d'état ignore !!! comme en témoignent les
déclarations gouvernementales du 3 Février 2000 à l'Assemblée Nationale
:

-Lionel JOSPIN Premier Ministre : "il n'est pas indispensable de prendre
au pied de la lettre les indications" alarmistes du Laboratoire
ANALYTIKA. (s'appuye sur les résultats d'analyses de témoins fournis par
TOTALFINA ! ), -Dominique VOYNET Ministre de l'Environnement : "il
subsiste de nombreuses zones d'ombre sur les conditions de prélèvement
et d'analyse du laboratoire privé toulonnais qui a affirmé qu'il s'agit
de déchets toxiques". (parle de nos résultats, jusqu'à ce jour
TOTALement ignorés par ses services),

La détermination d'ANALYTIKA reste intacte et :

- nous attirons l'attention des autorités concernées -et supposées
compétentes- sur les risques certains de santé publique qu'ils font
courir aux décontaminateurs-"bénévoles" face aux produits qu'ils
manipulent (de nombreuses substances présentes dans le rejet ERIKA
toxiques, cancérigènes et mutagènes) (Cf. la Directive Européenne
76/769/CEE, modifiée le 28 Octobre 1996, précisant qu'il s'agit de
produits "ne devant pas être mises à la disposition du grand public")

- nous exigeons que la décontamination côtière soit -dorénavant-
réservée à des spécialistes formés et rémunérés par TOTALFINA (en
application du principe "pollueur-payeur"), et que les préfectures des
départements français touchés par cette catastrophe écologique majeure
CESSENT enfin de lancer leurs appels à bénévoles.

- nous réclamons que nos résultats relatifs à la vraie nature de la
vraie cargaison de l'ERIKA soient audités le plus rapidement possible
par une commission d'experts européens, choisis par le Commissariat
Européen à l'Environnement, et indépendants de l'industrie pétrolière.
*********************************************************************************

La réponse à la lettre ci-dessus nous est parvenue -par télécopie- avec
un incompréhensible retard.
Mieux vaut tard que jamais, cependant.

*********************************************************************************
COMMISSION EUROPEENNE
DIRECTION GENERALE 
ENVIRONNEMENT
Direction C - Sécurité nucléaire et protection civile
ENV.C.3 - Protection civile
Bruxelles,
le 23 février 2000

ENV/C/3/GV/eas/P:\cabinet\lettres\tailliezfax.doc

C/3(00)D/540029

---------------------------------------------------------------------------------
TELECOPIE
---------------------------------------------------------------------------------
Destinataire : MM. Bernard
TAILLIEZ, Téléphone :
Manuel MORAGUES

ANALYTICA Télécopieur : 
+33-4-94285983
Cuers (France)

Expéditeur : Alessandro P.
BARISICH Téléphone : (+32-2)299.22.48
ENV/C/3 

TRMF0/82 Télécopieur : 
(+32-2)299.03.14

Nombre de pages : 1
----------------------------------------------------------------------------------
Objet : Catastrophe ERIKA / TOTALFINA
----------------------------------------------------------------------------------

Message :

Votre téléfax du 3 Février adressé à Madame Wallström m'a été transmis,
pour réponse, et je vous en 
remercie.

Les informations en notre possession, en provenance des autorités
francaises, font apparaitre que le 
pétrolier ERIKA transportait du fuel lourd n°2.

Ces informations ont été, depuis le naufrage, confirmées par le biais
d'analyses effectuées par différents 
organismes francais ainsi que par un laboratoire agréé néerlandais.

Dans ces conditions, nous regrettons de ne pouvoir donner suite à votre
demande.

Veuillez agréer, Messieurs, mes salutations distinguées






Alessandro P. BARISICH

Chef d'unité


Rue de la Loi 200, B-1049 Bruxelles - Belgique - Bureau : TRMF0/82
Téléphone : ligne directe (+32-2)299.22.48, standard : 299.11.11
Téélcopieur : 299.03.14
Télex :COMEU B 21877 Adresse télégraphique : comeur bruxelles

X.400: G=alessandro; S=barisich; P=CEC; A=RTT; C=BE Internet:
alessandro.barisich@cec.eu.int
-- 
AnAlytikA Sarl 
Centre Independant d'Investigations et d'Expertises en Chimie Organique
ZAC des Bousquets - 9 Rue de l'Innovation
F 83390 CUERS France

Tel : 4 9428 5980 / 6 6196 1339
Fax : 4 9428 5983
www.labo-analytika.com

Gerant-Directeur Scientifique : Bernard TAILLIEZ
(Docteur en Chimie Organique Universite de Marseille-Diplome 1971)

Directeur Technique-Associe : Manuel MORAGUES
(Ingenieur ENSSPICAM Marseille-Diplome 1996)

Directeur Commercial-Associe : Martin TAILLIEZ

Capital social initial : 50.000 F Capital social actuel : 650.000 F
Fondee le 11 Juin 1991 Palaiseau-91 
par Bernard TAILLIEZ 

RCS Toulon B 382 045 219 (1999B00607)
SIRET 382 045 219 000 21
NAF 743B

ACTIVITE : Prestations de service en analyses physico-chimiques
industrielles 
et de l'environnement. 
Importation / vente d'instrumentation scientifique.



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