Le Livre

Trois siècles d'épopée acadienne

Jean-Marie Fonteneau, le conservateur de la citadelle, vient de faire paraître aux éditions Ouest-France un livre fort documenté sur ‹ Les Acadiens, citoyens de l'Atlantique›. Contée presque au jour le jour, l'histoire de ces Français partis à la conquête de la Nouvelle-France ‹ si bon et si beau pays ›, balottés par le jeu des guerres et des traités, harcelés, déportés et chassés de l'Acadie par les Anglais; leur errance à la recherche de paradis perdus qu'ont pu être Belle-lle-en-Mer, la Louisiane, les Malouines... l'Acadie n'a pas fini d'exister dans les coeurs et les esprits.

L'auteur du livre ‹ Les Acadiens, citoyens de l'Atlantique› s'est voulu surtout chroniqueur fidèle et précis de cette épopée acadienne depuis les tentatives en 1604 d'installation des premiers pionniers venus de France sur ces côtes nommées aujourd'hui le Nouveau Brunswick et la Nouvelle-Écosse › ‹Un si bon et si beau pays ›, dira l'un des nombreux gouverneurs qui se sont succédé à la tête de l'Acadie, suppliant le roi d'aider à le conserver. On préférait, en ces temps-là, coloniser les régions tropicales plus accueillantes que ces lointaines contrées très froides en hiver dont les seules richesses étaient la pèche, les terres fertiles, des richesses engendrées par le labeur des hommes. ‹ C'est là certainement le grand drame de l'Acadie› la rupture complète entre les chefs imbus de leurs pouvoirs et de leurs priviléges et la population active, humble, laborieuse ›, note l'auteur. Mais le grand malheur surtout du peuple d'Acadie, c'est l'ennemi anglais.

78 familles à Belle-Ile

La vie heureuse et bucolique en Acadie se termina l'année terrible de 1755. Cinq à sept mille Acadiens furent déportés, chassés de leur pays. L'artisan de leur misère a été le terrible gouverneur anglais Charles Lawrence, et leur ange gardien, l'artisan jusqu'au bout dans leur recherche du paradis perdu, a été l'abbé Leloutre. On a appelé cet exode acadien le grand dérangement. lls trouvèrent asile en Virginie, en Louisiane, en Anglelerre aussi où ils ont été détenus jusqu'au traité de Paris.
C'est parmi ces prisonniers en Angleterre, rapatriés en France, que se situent les familles acadiennes qui trouveront refuge à Belle-lle. Tout naturellement, faut-il le préciser, une partie du livre de Jean-Marie Fonteneau est consacrée à l'installation à Belle-IIe des 78 familles acadiennes qui profitèrent de l'afféagement mis en place sur l'île pour se partager 78 des 560 parcelles de terre.
Les Acadiens, à l'instar des populations errantes, attendant les subsides, ont souvent été recensés. On peut ainsi retrouver la trace, les déplacements de ceux venus sur l'île. Tous ne sont pas restés, plusieurs ont émigré en Louisiane, mais on retrouve, parmi ces 78 familles, les patronymes de familles belliloises d'aujourd'hui qui ont rétabli le contact avec celles restées au pays, là-bas au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse. L'Acadie n'existe plus sur la carte, mais existe bien dans l'histoire passée, présente et à venir qui sait. Si on commence à bien connaître cette histoire, ‹ nous ne pouvons toujours pas connaître les raisons profondes qui poussèrent ces quelques hommes et femmes, dont la descendance allait devenir Innombrable, à tout quitter, leur patrie, leur clocher, leur famille, leurs amis, pour traverser l'Atlantique et devenir les Acadiens›, conclut Jean-Marie Fonteneau.

Ouest France,OuestFrance.

Un pti point Pour acquerir ce livre en Europe : mailto scaustin@club-internet.fr
Un aut'pti point
Pour acquerir ce livre au Canada et USA :

MEDIALIVE
539 boulevard LEBEAU
VILLE-SAINT LAURENT
QUEBEC H4N152
CANADA

Tel : (514) 336 39 41
Fax : (514) 331 39 16